Avec « Le Sourire », Clément Verzi qui brilla il y a quelques années dans The Voice, donne la pleine mesure de son talent, et dévoile l’étendue de son univers. Sa musique rugueuse et mélodique y fait des merveilles, au fil de chansons dont la finesse de composition rappelle souvent celle de Frédéric Lo.

Si le début de l’album éclaire une pop à la ligne claire, il se révèle beaucoup plus âpre par la suite, et enchaîne des titres toujours ciselés, mais dans lesquels transpercent peu à peu des fêlures et des ombres. La ligne claire se brouille alors, et, à l’instar de la voix de Clément Verzi, laisse passer des aspérités, une profondeur saisissante.

Toute la grâce du disque réside d’ailleurs dans ce chemin de la lumière à une certaine obscurité. Comme un dépouillement progressif, que l’on devine aussi dans les arrangements, de plus en plus minimalistes au fur et à mesure du disque. Avant de se conclure sur deux morceaux aux puissants et lancinants éclats blues, où explosent la mélancolie du musicien.

Ce sourire porte bien son nom, comme l’esquisse d’une allégresse qui se pare d’une belle gravité. Clément Verzi offre-là un élégant voyage musical, de la pop au blues, qu’il serait dommage de ne pas faire.

COUP DE COEUR – En première partie de Yael Naim à l’Olympia, il y avait [...] un homme qui fait chavirer ton coeur en deux notes et trois accords de guitare.
Clément Verzi, l’homme qui se cache derrière ce projet a quelque chose de Damien Rice dans la voix, et dans la façon de jouer. La comparaison ne peut être qu’un compliment quand on sait combien l’irlandais est doué. Clément l’est aussi, il arrive tantôt à vous décrocher une larme tantôt à vous faire taper des mains sur des rythmes aux allures de country-rock. Le set est parfaitement maîtrisé, et court. Trop court. C’est signe que la musique est bonne. Et diable qu’elle l’est.

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